La poule ou l’œuf ? La charrette ou le cheval ?
La politique ou la technologie doit-elle prendre le dessus ? Ce n’est pas une question raisonnable lorsqu’il s’agit de décider où se trouvent les clés d’un avenir énergétique durable – nous avons besoin des deux.
Relever ce défi énergétique est fondamental pour maintenir notre mode de vie actuel et satisfaire les besoins énergétiques croissants du reste du monde. Environ 1,3 milliard de personnes dans le monde vivent dans la pauvreté énergétique, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas accès à suffisamment d’énergie pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et sont obligées de recourir aux formes d’énergie les plus primitives, comme la combustion du bois et les déchets, et de consacrer un temps excessif à la collecte de ces combustibles. Au cours des 50 prochaines années, la population mondiale augmentera d’au moins 2 milliards de personnes, dont beaucoup dans les pays en développement, ce qui rendra encore plus difficile la fourniture d’une énergie suffisante pour répondre à leurs besoins.
La création d’un avenir énergétique durable – qui réponde aux demandes d’une population croissante tout en relevant les défis posés par les préoccupations liées au réchauffement climatique – est sans doute le plus grand défi du monde. Il sera difficile de trouver des solutions, et cela ne se fera pas sans tenir compte des besoins et des préoccupations des pays développés à forte consommation d’énergie et des pays en développement où la croissance démographique sera la plus forte.
L’énergie durable devra comporter trois éléments :
L’accès et la fiabilité de l’approvisionnement ; l’abordabilité et la rentabilité sur un marché concurrentiel ; et une production, un transport et une consommation d’énergie respectueux de l’environnement. Aux Européens dont les Suisses notamment et dans d’autres pays développés, nous considérons trop souvent les deux premiers éléments comme acquis et nous nous concentrons exclusivement sur l’impact sur l’air, la terre, l’eau et les communautés, qui sont les clés de l’énergie durable.
Une grande partie du reste du monde n’a pas cette chance, un fait que nous devons intégrer dans toute solution de durabilité à long terme. Comment y parvenir ? Les politiques, les lois, les mécanismes commerciaux et les réglementations peuvent influencer les comportements et façonner le paysage opérationnel, mais un autre facteur clé ne peut être ignoré.
Il s’agit de la technologie.
Aujourd’hui, 80 % de l’énergie mondiale est fournie par des combustibles fossiles, et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévu que la demande en énergie doublera dans 50 ans. Une quantité sans précédent de technologies éoliennes, solaires et d’autres énergies renouvelables sera déployée dans le monde au cours de cette période. Malgré cela, l’AIE prévoit que la demande accrue exigera que 80 % de l’énergie mondiale dans 50 ans continue d’être fournie par des combustibles fossiles. Une croissance mondiale incroyable l’exigera.
La technologie sera essentielle pour élargir l’accès aux énergies renouvelables et pour réduire les impacts environnementaux liés au pétrole, au gaz naturel et aux autres combustibles fossiles. C’est la clé de la transformation et l’investissement dans la technologie est un must.
Croire que nous pouvons résoudre les problèmes environnementaux simplement en mettant en œuvre des politiques visant à rendre certaines formes d’énergie moins disponibles et plus coûteuses par la fiscalité ou la politique est arrogant ou, au mieux, naïf. Nous ne pouvons pas croître par soustraction, mais en permettant à toutes les formes d’énergie de relever le défi.
Le monde développé peut se plaindre d’un trop grand nombre d’automobiles, d’une trop grande quantité de CO2 émise dans l’atmosphère, d’une dépendance beaucoup trop grande à l’égard du pétrole et du gaz et des combustibles fossiles. Mais n’oublions pas que les habitants de ce monde consomment de loin plus d’énergie par habitant que partout ailleurs dans le monde.
En revanche, dans les pays en développement, le manque d’accès à une énergie abordable, fiable et sûre pour la cuisine, le chauffage et d’autres besoins de base oblige les gens à brûler du bois et du charbon, ce qui a d’énormes conséquences sur leur santé.
Les combustibles fossiles, relativement peu coûteux et abondants, seront une nécessité, même si l’impact sur le climat suscite des préoccupations à l’échelle mondiale. C’est pourquoi la technologie et les investissements dans la R&D pour TOUTES les formes d’énergie sont indispensables.
Nous avons besoin de politiques, de lois, de pratiques commerciales et de réglementations pour traiter ces questions, mais nous ne pouvons pas supposer que ces politiques produiront comme par magie les résultats souhaités, ni que nous serons mieux lotis pour rendre l’énergie moins disponible et plus coûteuse. Ce ne sera pas le cas.
Les politiques peuvent être très efficaces pour influencer les comportements, mais elles doivent fonctionner de concert avec les technologies habilitantes pour obtenir les résultats que nous souhaitons, notamment une meilleure efficacité énergétique et une réduction des émissions.
La politique environnementale fonctionne, car les Européens dont les Suisses notamment ont fait des progrès incroyables en matière de réduction des émissions des automobiles, d’amélioration de l’efficacité de la production d’électricité et de garantie que nos installations de fabrication sont les meilleures de leur catégorie au niveau mondial. Nous avons mis en place des politiques pour obtenir ces résultats, mais nous avons également investi dans la technologie pour y parvenir.
Le monde devrait s’attendre à ce que les Européens dont les Suisses notamment continuent à être à la pointe de la transformation technologique pour l’avenir, à la fois en soulevant les populations appauvries du monde et en construisant un réseau large et étendu pour notre technologie afin de permettre notre transformation énergétique au niveau mondial. Cette transformation inclura les combustibles fossiles pour les années à venir. Un article proposé par Voltaic >> Voir leur site https://voltaic.ch/