Voici un récit complet de l’histoire de l’aéroport de Genève-Cointrin, racontée sans sources directes, sous forme de fresque chronologique.
L’histoire de l’aéroport de Genève-Cointrin
Les débuts (années 1910-1920)
L’aviation civile en est encore à ses balbutiements quand Genève décide de se doter d’un terrain d’aviation. En 1919, sur un vaste champ situé à Cointrin, à la périphérie de la ville, une piste sommaire est tracée. À l’époque, l’aéroport n’est guère plus qu’un champ herbeux où s’organisent les premiers vols commerciaux et les meetings aériens. Genève, tournée vers l’international depuis l’installation de la Société des Nations, comprend vite l’importance stratégique de ce nouveau moyen de transport.
Les premiers développements (années 1930)
Dans les années 1930, le trafic aérien croît. On construit un premier bâtiment terminal en dur, on améliore les pistes et on installe des équipements pour guider les avions par mauvais temps. L’aéroport commence à accueillir des vols réguliers vers Paris, Londres, Zurich ou encore Milan. Cointrin devient déjà un point d’entrée essentiel pour la Genève diplomatique et économique.
La Seconde Guerre mondiale
Pendant la guerre, l’activité civile ralentit fortement. L’aéroport reste cependant ouvert et joue un rôle dans certaines opérations de secours et de transport diplomatique. Cointrin conserve ainsi une continuité, ce qui facilite la reprise d’après-guerre.
L’essor de l’après-guerre (années 1950-1960)
Avec la croissance économique et le boom du transport aérien, Genève doit agrandir ses infrastructures. Dans les années 1950, une nouvelle piste en dur est construite et allongée, atteignant plusieurs kilomètres, pour accueillir les premiers avions à réaction. De nouveaux terminaux voient le jour, adaptés aux flux croissants de passagers. La proximité de l’ONU et des organisations internationales renforce l’importance de Cointrin, qui devient une véritable vitrine de Genève.
Les grands travaux (années 1970-1980)
L’explosion du trafic aérien dans les années 1970 impose d’importantes transformations. Le terminal principal est agrandi, de nouvelles salles d’embarquement sont créées, et les installations de contrôle douanier et de sécurité sont modernisées. L’aéroport doit aussi composer avec une contrainte unique : sa piste est située juste à la frontière française. Un accord bilatéral spécial est conclu, permettant aux passagers français d’accéder à l’aéroport via une « zone douanière française » directement reliée à la Haute-Savoie, sans passer par la douane suisse. Cette particularité renforce l’image internationale et transfrontalière de Cointrin.
La modernisation contemporaine (années 1990-2000)
À la fin du XXᵉ siècle, l’aéroport poursuit sa modernisation. Les halls sont rénovés, les systèmes de contrôle automatisés, les parkings et accès routiers agrandis. La gare CFF de Genève-Aéroport, ouverte en 1987, transforme Cointrin en véritable hub multimodal : en quelques minutes, les passagers rejoignent Cornavin puis toute la Suisse en train. L’aéroport devient un carrefour régional majeur, accueillant aussi bien des compagnies internationales que des transporteurs low-cost qui se développent dès les années 2000.
L’aéroport du XXIᵉ siècle
Aujourd’hui, Genève-Cointrin est l’un des aéroports les plus fréquentés de Suisse, avec des dizaines de destinations européennes et intercontinentales. Il reste marqué par ses contraintes géographiques : une seule grande piste, coincée entre la ville et la frontière française. Cela impose une gestion très fine du trafic et des extensions limitées. Cependant, Cointrin continue d’investir dans la modernisation de ses terminaux, l’efficacité énergétique, la gestion du bruit et la réduction de son empreinte écologique.
A souligner
De simple champ d’aviation en 1919, Genève-Cointrin est devenu un hub international reliant une ville cosmopolite au reste du monde. À travers ses agrandissements, ses accords transfrontaliers et ses modernisations successives, l’aéroport a accompagné toutes les mutations économiques, diplomatiques et technologiques du XXᵉ siècle. Aujourd’hui, il reste le reflet de la Genève internationale : une porte ouverte vers l’Europe et au-delà, tout en étant étroitement lié à son territoire local et à sa frontière unique avec la France.