Technique éducation enfance

Parfois, en tant que mères, nous nous sentons épuisées, à cause des demandes constantes de nos enfants qui, surtout lorsqu’ils sont jeunes, absorbent une grande partie de notre énergie. Nous aspirons à des moments pour nous-mêmes, afin de pouvoir nous consacrer sereinement à nos intérêts mais aussi tout simplement à un repos sain.
Élever des enfants exige des « sacrifices », c’est un cliché bien connu. Cependant, j’ai voulu enquêter sur la véritable signification du mot sacrifice, qui au fil du temps a été associé à tort à la privation, au renoncement, à la mortification.
En réalité, littéralement « sacrifice » signifie accomplir une action sacrée (sacrum ficium – sacré à faire). Le sacrifice en tant que tel, célèbre le sacré, célèbre ce qui est important, la valeur qui donne un sens à nous-mêmes et à la vie et ne doit pas être négligé, surtout dans la vie de tous les jours.
Et qu’est-ce qui peut avoir plus de valeur dans la vie de deux parents que les enfants ? Il est donc clair que l’engagement qu’ils exigent de nous, aussi lourd et nécessaire soit-il, a la plus grande récompense : il rend la vie sacrée, c’est-à-dire « pas ordinaire », il nous donne la possibilité d’exprimer la meilleure partie de nous-mêmes.

Nous nous en rendons compte concrètement lorsque nos enfants, une fois adultes, quittent la maison ; nous, en particulier les mères, nous pouvons tellement souffrir que nous sommes victimes d’un état d’angoisse, d’un sentiment de malaise et de tristesse que l’on définit communément comme le « syndrome du nid vide ».

Je veux approfondir ce discours à travers un témoignage, celui de ma chère amie Magaly, qui cette année a été confrontée à l’éloignement de ses deux filles.

Les amies ont maintenant quitté la maison il y a quelques années, pour construire leur famille, à quelques mois d’intervalle.

Je suis en contact permanent avec Magaly et j’ai vécu cette nouvelle phase de sa vie, qui m’a beaucoup enrichi personnellement. J’ai profondément admiré la sérénité avec laquelle elle et son mari ont fait face à cette séparation de leurs filles et vous pouvez également le constater en lisant l’interview.

Magaly est une mère qui n’a jamais nié qu’elle était une femme ; elle a continué à cultiver ses intérêts (elle a des mains d’or) et sa spiritualité sans se concentrer de manière absolue et totalisante sur ses filles. Elle n’a pas fusionné avec ses filles en vivant leur vie, mais elle les a laissées libres d’être, de faire des erreurs, de grandir à travers les expériences que la vie leur a apportées. Elle a su rester à leurs côtés, sans exiger, sans demander, sans anticiper, sans étouffer, soutenue par une profonde confiance en eux, la même confiance que ses filles ont pour elle.

Une mère qui n’a jamais nié être une femme : l’interview de Magaly.

Marie : comment avez-vous appris que vos filles allaient bientôt quitter la maison à une si courte distance l’une de l’autre ?

Magaly : Je savais depuis longtemps que ce moment viendrait inévitablement, et en six mois, ils sont tous les deux partis. L’un est proche, l’autre un peu moins ; mais le téléphone portable, les messages, ils nous maintiennent tous les trois constamment en contact, prêts les uns pour les autres, de sorte que je ne ressens pas la distance. Bien sûr, nous nous voyons moins, mais nous savons que nous sommes toujours dans cette voie ensemble.

Marie : Comment avez-vous vécu les préparatifs et le moment de la séparation ?

Magaly : En ce qui concerne les préparatifs, j’ai aidé à l’organisation grâce aux conseils et à l’expérience qu’une mère peut offrir, conseils qui ont été facilement acceptés par les filles ; le moment de la séparation a été marqué par une sorte de compte à rebours dans les jours qui ont suivi la date fixée par elles, tandis que le moment de la salutation n’a pas été traumatisant / dramatique, mais affectueux des deux côtés, même si quelques larmes ont coulé.

Marie : Comment vous êtes-vous préparée mentalement à cette séparation ?

Magaly : Je voyais le côté positif des choses pour mon mari et moi et surtout pour eux ; nous aurions certainement eu une maison très vide (puisque c’est une grande maison), mais nous aurions eu plus de temps car la gestion, le nettoyage et le travail de cuisine auraient été plus légers. En deux, tout est plus facile à gérer : les horaires, la nourriture, les activités.
Pour les filles, il était juste qu’elles commencent leur vie avec leurs camarades de classe, comme nous et tous les parents l’avons fait il y a longtemps. Goûter et vivre la vie d’une manière différente, lui donner un but, la vivre aussi pour l’autre et créer quelque chose de nouveau : c’est le but de l’amour.

Marie : Y a-t-il eu un moment particulièrement difficile ?

Magaly : non, tout était doux, très calme, une conséquence logique de l’état des choses.

Marie : maintenant que vous et votre mari êtes seuls à la maison, avez-vous réorganisé votre vie quotidienne, avez-vous fait de nouveaux projets pour l’avenir ?

Magaly : malheureusement, nous sommes liés par le fait que nous avons deux petits chiens à la maison avec nous et que nous ne savons pas à qui les laisser ; nous avons donc décidé de continuer à nous consacrer à nos passe-temps respectifs et de profiter un peu plus de la petite maison que nous avons à la montagne.

Marie : comment vous et votre mari vivez cette nouvelle phase de votre vie ?

Magaly : sereinement, nous savons pour l’instant que nous sommes toujours disponibles avec les filles, comme elles et leurs compagnons respectifs le sont avec nous, pour tout. Concentrons-nous maintenant un peu plus sur nous en tant que couple et en tant que célibataires ; nous aurons l’occasion de cultiver de nouveaux intérêts pour lesquels il n’y avait pas assez de temps auparavant. Et si j’ai besoin d’un baiser ou d’un câlin, je sais qu’ils sont assez proches pour me le donner rapidement.
Nous vivons tous des moments tristes et négatifs dans la vie : c’est à nous de trouver le bien et le beau que cela nous offre et si nous les cherchons, nous les trouvons.

Merci à Magaly pour cette interview si sincère et ouverte.

Et quel genre de mères êtes-vous ? Avez-vous donné assez de place à la femme qui est en vous ?
Avez-vous réussi à laisser partir vos enfants en grandissant, en encourageant leur autonomie ?

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