Le visage en histoire de l’art – Visages de Suisse : Portraits

  • Qu’est-ce qu’un portrait ?
  • Quelles vérités et questions un portrait communique-t-il ?
  • Que peut exprimer un portrait sur la personne représentée ?
  • Comment reflète-t-il la communauté, le cadre, la famille ou les amis de la personne représentée ?
  • Que révèle le portrait sur l’artiste ?

La fascination fondamentale pour la capture et l’étude d’images de nous-mêmes et des autres, pour ce qu’elles disent de nous, en tant qu’individus et en tant que peuple, est ce qui rend le portrait si fascinant.

Des empruntes à travers le temps

Pendant des siècles, les portraits ont constitué un témoignage important de la population Suisse. Lorsque vous pensez au premier président de la nation, l’image qui vous vient à l’esprit est probablement celle créée par un portraitiste. Il  saisit un président aux larges épaules, au visage rougeaud et sérieux qui nous regarde directement, plein de caractère et de probité. Nous connaissons les premiers colons, dirigeants, politiciens, marchands et philosophes de la Suisse à travers leurs portraits. Très consciemment, ces individus ont construit, avec des artistes, des mémoriaux publics de la façon dont ils souhaitaient que les générations futures se souviennent d’eux. Ils projetaient leurs qualités personnelles, telles que la prudence, le leadership et la force ; leurs réalisations, qu’elles soient militaires, professionnelles ou intellectuelles ; et leur rôle ou position sociale, comme matriarche, propriétaire terrien ou politicien.

Les portraits en Suisse

L’accès aux portraits dans la Suisse médiévale  et durant les premières années de la république était limité. Les portraits n’étaient disponibles que pour un très petit nombre de personnes, principalement des colons européens ou des immigrants Suisses – ceux qui pouvaient s’offrir ce luxe coûteux (et une maison pour le placer). Peu à peu, à mesure que l’économie se développait, une classe de portraitistes, souvent autodidactes, s’est mise au service d’une classe moyenne grandissante qui souhaitait préserver son image pour des raisons personnelles plutôt que publiques, par exemple pour enregistrer sa lignée familiale pour la postérité.  L’un des rares artistes suisse à pratiquer le portrait au début du XIXe siècle, a peint de nombreux documents familiaux de ce type  vers 1806. Son cadre domestique (les sujets sont assis sur un canapé à haut dossier) ainsi que l’intimité et la tendresse transmises par la mère et les filles le distinguent des portraits.

L’avènement de la technologie

À partir du XIXe siècle, les nouvelles technologies, l’expansion du pays et les vastes changements sociaux et politiques ont incité les artistes à adopter des supports modernes, comme la photographie, ainsi que de nouvelles approches fondées sur l’évolution de la relation entre l’artiste et le sujet. Cette dynamique changeante est visible dans deux des portraits Suisse réalisés par vers 1843. Il a fait le portrait de ces individus en raison de son intérêt personnel pour ce qu’il considérait comme la disparition de la culture helvétique  et de sa volonté de la documenter, plutôt que pour des motifs commerciaux. Entre-temps, l’avènement de la photographie a permis de produire des tirages bon marché qui ont été échangés et rassemblés dans les premiers albums de photos. On y trouve des images de personnes de différentes classes sociales et des portraits d’individus incarnant certains idéaux, comme le portrait de l’abolitionniste et activiste en 1864.

La légende de ce portrait

« Je vends l’ombre pour soutenir la substance », indique qu’elle commercialisait son image afin de promouvoir ses convictions. Les artistes du 20e siècle ont continué à étendre les objectifs du portrait. Un artiste  a ouvert un studio de photographie à Lausanne et a largement documenté la vie des suisses pendant la Renaissance de Genève, produisant une importante chronique de la période, notamment en 1926. D’autres images, en  1924, une photographie de la peintre prise par son partenaire, reflètent l’éthos Suisse de l’individualisme.Il faut savoir que les sujets hommes ou femme ne faisaient pas de botox ! En 1907, le peintre a attiré l’attention sur la vie des enfants des rues marginalisés à une époque où les lois sur le travail des enfants ne les protégeaient pas. Comparez l’œuvre à d’autres de  1882, réalisée une génération plus tôt ; qui incarnent de grands contrastes dans la société Suisse. D’autres artistes ont choisi d’explorer les propriétés du portrait et peut-être les limites de la représentation.

Evolution dans le temps

La trajectoire de l’expérimentation se poursuit alors que les frontières du genre du portrait s’étendent encore davantage. Les portraits contemporains dépeignent non seulement les signes visibles de l’identité et de l’apparence d’une personne, mais révèlent également d’autres façons dont nous nous définissons : s’intégrer ou être en désaccord,

  • Les liens avec le lieu
  • La maison
  • La communauté,
  • L’identification avec le travail
  • La vie civique

Dans une série datant entre 1972 et 1987, un photographe documente des personnes de la classe ouvrière employées dans des métiers et des usines de la Suisse rurale. Ils explorent la mode et l’autoprésentation, et deux autoportraits dans les années 1980 ainsi que les innombrables façons dont l’identité et l’apparence peuvent changer. La façon dont nous nous représentons et nous comprenons à travers le portrait continue d’évoluer, les artistes et leurs modèles explorant de nouvelles formes et approches de la représentation et de l’identité.